Racisme
Le racisme est une structure sociale (système de hiérarchisation) dans laquelle des idées raciales sont utilisées pour perpétuer la domination (dont le colonialisme) d’un groupe souvent majoritaire sur des groupes minoritaires. Elle se matérialise par une hostilité systématique envers les personnes associées à ces minorités et par des propos, actes et stéréotypes racistes.
À ce titre-là, le racisme anti-blanc n’existe pas, puisque le racisme a un caractère systémique, c’est-à-dire des actes ou comportements racistes répétés, organisés et/ou institutionnalisés, qui reflètent une logique de discriminations structurelles (discriminations à l’embauche, au logement, violences policières …).
La charge raciale, conceptualisée par Maboula Soumahoro, c’est devoir planifier entièrement sa vie face au racisme à cause de traumatisme·s racial·aux cumulatif·s.
Pourquoi on parle de personnes racisées ou racialisées ?
Il n’y a pas de race au sens biologique, elles sont une construction sociale qui impliquent des réalités sociales (discriminations, hiérarchisation). En ce sens, parler de personnes racisées, c’est parler du processus par lequel notre société racialise les personnes sur la base de leurs critères physiques (apparence), culturels ou religieux.
Ainsi, parler de “blanc·he” ou de “personnes blanches” n’a rien de discriminant : alors même que la blanchité est érigée en norme que l’on n’aurait pas besoin de nommer, le dire c’est vouloir sortir d’un système où la norme est forcément blanche.
24% des étudiant·es discriminé·es considèrent leur·s discrimination·s liée·s à leurs origines
Les formes de racisme
Le racisme tel qu’il prend forme ces dernières décennies, au delà de caractéristiques pseudo-biologiques, s’appuie sur des caractéristiques culturelles : c’est cette dimension qui est structurante dans l’islamophobie et l’antisémitisme. On fait appel à deux concepts :
Le racisme conspiratoire : forme de racisme qui tend à assigner des appartenances culturelles et religieuses à une volonté de complot contre la France blanche et catholique (théorie du grand remplacement).
La double allégeance : vise les titulaires d’une double nationalité issu·es de pays anciennement colonisés. C’est douter de leur fidélité à la France au profit de leur autre pays. Iels serviraient les intérêts d’un “autre”, comme si ces deux attaches étaient mutuellement exclusives.
Les différents racismes peuvent aussi parfois passer par des dog whistles ou “appels du pied” : des termes détournés pour déguiser un propos raciste. Par exemple, utiliser le mot “arbre” pour désigner une personne arabe, ou “dragon céleste”, issu de One Piece, pour parler de personnes juives.
Hors exception, les signes religieux, conformes à l’espace public, ne peuvent être refusés à l’université, idem dans le sport s’ils sont adaptés à la pratique.
L’islamophobie
Elle a la particularité d’être un racisme genré. Si les hommes (perçus comme) musulmans sont largement ciblés et déshumanisés, l’islamophobie revêt une grande part de misogynie dans la volonté de contrôle du corps des femmes (voile, abaya,…). Ainsi, les femmes voilées subissent une double peine de violences systémiques, notamment via des lois restrictives sur leur accès à l’espace public ou des discriminations et violences. L’islamophobie se fonde de plus en plus sur des caractéristiques racistes anciennes : racialisation de l’identité religieuse, apologie de crime contre l’humanité, …
l’antisémitisme
Il se fonde sur la racialisation de l’identité religieuse juive, amenant à l’essentialisation des personnes juives, à la propagation du mythe de la double-allégeance ou de l’ennemi de l’intérieur et se traduit souvent par l’apologie de crime contre l’humanité, le négationnisme (négation de l’existence de la Shoah), mais aussi des discriminations, violences contre des personnes juives ou perçues comme telles.
Ces explications sont non exhaustives, il existe bien sûr d’importants autres racismes dont certains trop souvent oubliés : négrophobe, anti-tsigane, anti-asiatique, xénophobie…
Si tu es témoin ou victime de discrimination, tu peux faire un signalement à signalement.violences@uha.fr